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Méditer, c’est pas zen (au début)

  • Photo du rédacteur: Zarah Medium
    Zarah Medium
  • 17 juil.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 août


Pourquoi la méditation vous agace, vous ennuie ou vous stresse et pourquoi c’est exactement le bon signe.

méditer

Vous vous asseyez, deux minutes passent... Votre jambe gratte, votre dos s’arrondit, vous pensez à ce mail que vous avez oublié d’envoyer; puis à votre dîner, puis à ce que vous allez faire après la méditation.

Vous vous souvenez que vous êtes censée “revenir à la respiration”... Vous inspirez, et vous repartez, une minute plus tard, vous êtes en train de refaire une dispute mentale avec quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis six mois.

Bienvenue dans votre première séance de méditation!!

"Ce chaos, c’est le début du travail"

Ce que vous vivez n’est pas un échec, c’est la norme Pire : c’est bon signe. Contrairement à l’image lisse qu’on se fait de la méditation un esprit vide, un souffle tranquille, une paix instantanée la réalité est plus rugueuse.

Au début, méditer revient à allumer une lampe dans une pièce mal rangée : on ne crée pas le désordre, on le rend visible.

Ce défilé ininterrompu de pensées, cette nervosité intérieure, cette envie de fuir…

c’est précisément ce que la pratique vous aide à rencontrer. Non pas pour tout supprimer, mais pour cesser de vous y perdre.

Mais alors… pourquoi méditer ?

Parce que sous le chaos, il y a vous. Pas l’image que vous projetez, pas la voix qui commente tout, pas la liste de vos tâches. Vous. La méditation n’a pas pour but de faire le vide, mais de vous faire entrer en contact avec ce qui est déjà là. De créer une sorte d’espace entre ce que vous vivez… et ce que vous en faites. Elle agit comme un stabilisateur interne : vos émotions continuent d’exister, mais elles vous submergent moins. Les pensées fusent toujours, mais vous cessez de les suivre mécaniquement. Le monde reste le même c’est votre manière d’y réagir qui change.

Et ce changement n’est pas qu’une impression. IRM cérébrale à l’appui, les neurosciences montrent que la méditation régulière modifie la structure du cerveau : réduction de l’activité dans le réseau du mode par défaut (celui de la rumination), renforcement du cortex préfrontal (la zone de la régulation émotionnelle), apaisement de l’amygdale (le centre de la peur). Méditer, c’est rééduquer doucement un cerveau trop réactif. Un entraînement mental, au sens le plus littéral du terme.

Comment méditer quand on n’y comprend rien (et qu’on pense trop)

Oubliez l’image du moine tibétain ou de la yogi sur Instagram. Pour débuter, il suffit de trois choses : un endroit où vous ne serez pas dérangé·e, un minuteur, et une intention honnête. Asseyez-vous sur une chaise, un coussin ou votre lit, peu importe. Fermez les yeux. Et pendant deux à cinq minutes, ne faites… rien. Juste respirer. Ressentez l’air qui entre, l’air qui sort. Quand vous réalisez que vous êtes en train de penser à autre chose (ce qui va arriver dans les dix premières secondes), dites-vous mentalement : "Je suis parti·e, je reviens." Et revenez à la respiration. C’est tout.

Vous allez "partir" des dizaines de fois. Ce n’est pas une erreur. C’est la pratique. Ce retour constant à l’instant, c’est comme une flexion pour le cerveau : chaque fois que vous revenez à l’ici-et-maintenant, vous musclez votre attention. Oubliez la performance. Il ne s’agit pas de réussir sa séance, mais de la vivre même maladroitement. Si vous avez envie d’arrêter au bout de trois minutes, c’est normal. C’est comme courir la première fois après dix ans sans sport : ça pique.

Et après ?…

Alors, combien de temps faut-il pour "y arriver" ? Mauvaise nouvelle : on n’y arrive jamais vraiment. Bonne nouvelle : c’est justement ça, le miracle. Car au bout de quelques semaines parfois dix jours seulement avec une pratique régulière de 5 à 10 minutes quelque chose bascule. Pas un grand bouleversement spectaculaire, mais une nuance subtile. Une sensation de recul, d’espace mental. Une respiration plus basse, plus posée. Un regard un peu moins crispé sur la vie. Vous commencez à voir vos pensées passer comme des oiseaux dans le ciel, sans systématiquement leur courir après.

Vous pouvez méditer en silence, ou avec une méditation guidée : il n’y a pas de méthode meilleure qu’une autre, il y a celle qui vous aide à rester là, juste là. Des milliers de contenus gratuits existent sur YouTube, Insight Timer, Petit Bambou (version gratuite), ou via des podcasts. Testez. Certains préfèrent la voix douce et lente, d’autres une guidance plus neutre. Il est aussi possible de méditer sur une musique de fond, à condition qu’elle soit sans parole, répétitive, enveloppante mais ce n’est pas obligatoire. Le plus important est de revenir, chaque jour ou presque. La méditation est moins une pratique de perfection que de fidélité.

La respiration, elle, peut rester naturelle. Mais au fil du temps, vous pouvez l’utiliser comme une ancre. Allongez un peu l’expiration (ex : inspirer sur 4 temps, expirer sur 6 ou 8), et le système nerveux autonome s’apaise doucement. C’est presque mécanique.

Et puis un matin, vous réalisez que vous avez réagi différemment à quelque chose qui, avant, vous aurait mis à terre. Vous répondez au lieu de réagir. Vous vous observez sans vous juger. Vous êtes toujours vous, mais avec un peu plus d’espace dedans. Voilà ce que ça change. Et c’est immense.

Peut-on méditer avec une intention ?

Oui. Et c’est même une des évolutions naturelles de la pratique. Une fois que l’esprit a appris à se poser, même brièvement, il devient plus malléable, plus clair. C’est là que l’on peut commencer à orienter son attention : non plus seulement observer, mais cultiver. La gratitude, la confiance, la lucidité, la détermination. On parle alors de méditations intentionnelles parfois appelées méditations "de visualisation", "de manifestation" ou "dirigées".

Méditer avant un examen, un entretien, une prise de parole : oui, et c’est incroyablement efficace. Non pas pour forcer le résultat, mais pour se connecter à un état mental favorable : calme, confiance, concentration. Des études menées sur des étudiants montrent qu’un entraînement court à la pleine conscience améliore les performances cognitives, réduit le stress d’anticipation et augmente la mémoire de travail.

Certaines méditations vont plus loin encore : elles cultivent la clairvoyance émotionnelle. En se posant avec une intention claire "Je veux comprendre ce qui me bloque", "Je veux voir cette situation autrement", "Je veux sentir ce que je ne veux pas voir" l’esprit devient un miroir plus fidèle. Ce n’est pas magique : c’est juste que, dans le silence, les choses remontent. Ce qui était confus devient limpide. Ce qui semblait urgent devient secondaire. C’est là que la méditation devient un outil de direction intérieure, un levier pour des choix plus justes, plus alignés.

Et sur le long terme ? Les méditants de longue date décrivent un effet presque physique : une stabilité. Un axe interne qui ne vacille plus au moindre choc. Le monde continue de tourner, souvent vite, parfois mal mais eux ne sont plus emportés aussi facilement. Et ça, c’est une forme de liberté.

Méditation guidée – Revenir à soi (5 minutes)

Installez-vous dans un endroit calme. Vous pouvez vous asseoir sur une chaise, un coussin, ou même vous allonger si vous êtes sûr·e de ne pas vous endormir.Fermez doucement les yeux.Laissez votre dos s’allonger. Les épaules se relâcher. Ne cherchez pas une posture parfaite cherchez une posture présente.
Prenez une grande inspiration par le nez…Et expirez lentement par la bouche.Encore une fois : inspirez… et relâchez.
Maintenant, laissez votre respiration revenir à son rythme naturel.Sentez simplement l’air qui entre… et qui sort.Ressentez la fraîcheur à l’inspiration… la chaleur à l’expiration.Rien à faire. Juste être là.
Les pensées vont apparaître. C’est normal.Dès que vous vous surprenez à penser à autre chose, dites-vous mentalement :"Je suis parti·e… je reviens."Et revenez à l’air qui entre… et qui sort.
Sentez le contact de votre corps avec le sol ou le siège.Les points d’appui. Le poids qui se dépose.C’est votre ancrage. Votre point de départ.
Si vous le souhaitez, posez maintenant une intention simple, comme une graine intérieure :"Aujourd’hui, je choisis d’être plus calme."Ou : "Je m’ouvre à ce qui est."Répétez-la intérieurement, une ou deux fois.Puis laissez-la reposer, comme un écho dans un lac.
Encore quelques respirations, juste pour sentir que vous êtes là. Entier·e. Vivant·e. Suffisant·e.
Et quand vous serez prêt·e, commencez à bouger doucement les doigts, les orteils…Et rouvrez les yeux, sans précipitation.

Conclusion

Méditer, ce n’est pas devenir calme. C’est apprendre à ne pas paniquer au milieu du bruit. Et parfois, le bruit, c’est vous. Alors respirez, revenez, et rappelez-vous : même si votre cerveau ressemble à une machine à pop-corn, il suffit de rester assis… et d’attendre que ça cesse de sauter 😉


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