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Lâcher prise : l'art délicat de ne plus forcer ce qui résiste

  • Photo du rédacteur: Zarah Medium
    Zarah Medium
  • il y a 1 jour
  • 4 min de lecture
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Le faux mythe de l’abandon

Il y a des moments dans la vie où tout en nous crie : « Je veux comprendre », « Je veux avancer », « Je veux que ça se débloque ». Et plus on force, plus ça coince. Comme si l’univers, à sa façon très subtile, nous murmurait : « Tu ne peux pas forcer ce qui demande à être relâché. »Lâcher prise, c’est ça. C’est cesser de tirer sur une porte qui s’ouvre dans l’autre sens.

On a souvent peur que lâcher prise revienne à capituler. À baisser les bras. Alors on résiste. On se raccroche aux pensées, aux scénarios, aux "et si", comme à des bouées. Mais en réalité, le lâcher-prise est un acte de force intérieure. C’est décider, en pleine conscience, de ne plus alimenter ce qui épuise. De ne plus vouloir tout comprendre, tout contrôler, tout réparer.

Et derrière ce besoin de tout maîtriser, il y a souvent quelque chose de très humain : une peur du vide, de l’inconnu, du chaos. On tente de contrôler ce qui nous arrive parfois consciemment, mais bien souvent de façon inconsciente parce qu'on croit, au fond, que si l’on relâche la vigilance, tout peut s’effondrer.

Ce besoin de contrôle est souvent hérité d’expériences passées où l’on ne s’est pas senti en sécurité : trahisons, pertes, instabilité émotionnelle ou affective. Il devient alors un réflexe de protection, une manière de rester aux commandes pour ne plus souffrir.

Mais la réalité, c’est qu’à force de tout vouloir tenir, on finit par se tendre, se contracter, se couper de la vie qui bouge, qui surprend, qui guérit. Lâcher prise, c’est donc oser faire ce pas de côté, ce pas dans le vide avec la foi que quelque chose ou quelqu’un nous portera.C’est s’abandonner non pas au chaos, mais à une intelligence plus grande.

Le flux énergétique retrouvé

Quand on est crispé sur une situation, notre énergie se fige. Le corps se tend, la poitrine se serre, le souffle devient plus court. Les idées tournent en boucle, les émotions stagnent. Et souvent, tout semble bloqué à l’extérieur. Comme si la vie elle-même se mettait en pause, attendant qu’on relâche notre prise.

Le lâcher-prise, sur le plan énergétique, agit comme un déverrouillage. Un relâchement qui restaure la fluidité. L’énergie recommence à circuler, subtilement. Le mental se calme, le cœur s’ouvre, et on devient à nouveau disponible. Disponible à l’inattendu, aux messages de l’intuition, aux synchronicités. C’est souvent là que les situations se dénouent d’elles-mêmes. Non pas parce qu’on a forcé une issue, mais parce qu’on a cessé de bloquer ce qui voulait naturellement évoluer.

Il y a dans ce processus une forme de réconciliation avec le vivant. On n’est plus dans la résistance, mais dans la présence. Plus dans la volonté de forcer, mais dans l’écoute fine de ce qui cherche à émerger.

L’impatience : l’ennemie silencieuse du lâcher-prise

Il y a dans le lâcher-prise une difficulté souvent invisible mais bien réelle : l’attente de résultats immédiats. On lâche… mais on regarde aussitôt si quelque chose change. « J’ai lâché… alors, pourquoi ça ne bouge pas ? »

C’est une forme d’impatience spirituelle. En réalité, on ne lâche pas totalement, on troque plutôt un contrôle pour un autre : « Je ne force plus, mais je veux quand même un signe. Tout de suite. »

Ce réflexe est souvent lié à notre conditionnement : on vit dans une culture de l’instantané — réponses rapides, solutions immédiates, tout doit suivre une logique de rendement. Mais la vie intérieure, elle, suit un autre rythme. Un rythme plus lent, plus souterrain, souvent déroutant pour le mental.

Le vrai lâcher-prise commence quand on cesse d’attendre que quelque chose se passe. Quand on choisit d’habiter l’instant tel qu’il est, même s’il est flou, vide ou inconfortable. C’est là que la transformation silencieuse commence. Pas à l’extérieur. Mais dans l’espace de confiance qu’on ouvre en soi.

Et concrètement, comment on fait ?

Dans les faits, ce n’est pas toujours simple. Le mental revient. Les pensées se répètent. Alors comment faire, concrètement, quand on n’arrive pas à lâcher ? Quand les idées reviennent en boucle et que l’anxiété monte ?

La première étape est de nommer ce qui revient. Écrire la pensée sans la juger. « Je ressasse cette situation », « Je suis inquiet de cette réponse qui ne vient pas ». Cela suffit souvent à désamorcer la charge.

Ensuite, il s’agit d’observer. Regarder cette pensée sans la nourrir. Comme on regarderait un nuage passer. Dire intérieurement : « Je vois que tu es là, mais je ne te laisse pas me guider. » C’est une manière douce de se désidentifier.

Ramener au corps est essentiel. Respirer profondément. Poser une main sur le cœur ou le ventre. Ressentir. Dire intérieurement : « Je suis là. Je suis en sécurité maintenant. » Cela ancre, cela apaise, cela recentre.

Parfois, un petit rituel symbolique peut aider. Écrire ce que l’on souhaite lâcher, et brûler ce papier. Ou bien le confier à la terre, sous une pierre. Ce geste simple dit quelque chose à l’invisible : « Je rends ce fardeau. Ce n’est plus à moi de le porter seul. »

Ce que tu ne lâches pas… te tient

Lâcher prise ne veut pas dire que l’on s’en fiche. Cela ne veut pas dire non plus qu’on arrête d’aimer, d’espérer ou d’agir. Cela signifie simplement qu’on refuse désormais de faire de cette attente, de cette peur ou de cette blessure, le centre de notre énergie vitale.

C’est un pas vers soi. Un pas vers la confiance. Un pas vers la vie, telle qu’elle est. Et telle qu’elle devient, quand on lui laisse enfin la place de se révéler.

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