Spiritualité et bienveillance : la vraie paix
- Zarah Medium

- 28 sept.
- 4 min de lecture

Le monde en déséquilibre
Partout autour de nous, un grondement sourd résonne. La colère s’installe, se nourrit de frustrations, de blessures collectives, de malentendus jamais guéris. Dans ce tumulte, beaucoup cherchent une cause à défendre, parfois sans fondement, seulement pour se sentir appartenir à un camp, à une communauté, à une voix plus grande que la leur.
Alors on se soulève, mais souvent pour des combats vides, détournés, où l’essentiel se perd. Ce qui est juste est oublié, ce qui est noble est ridiculisé, et l’on en vient à glorifier ce qui détruit. C’est l’inversion des valeurs : défendre l’indéfendable, confondre le bruit avec la vérité, l’agitation avec la justice.
Quand la haine se fait au nom de Dieu
Mais au nom de quel dieu un frère pourrait-il haïr son frère ? Quel créateur aurait pu façonner l’être humain dans la chair et le sang pour ensuite souhaiter qu’il se déchire ? Croire cela, c’est oublier l’évidence : la vie ne se détruit pas elle-même. Les appels à la haine, les guerres brandies comme sacrées, ne viennent pas d’une source divine mais de mains humaines qui ont écrit, interprété, transposé selon leurs intérêts. Faut-il être naïf pour penser qu’un texte rédigé par l’homme puisse porter la véritable voix de l’amour s’il incite à la violence ? Aucun cœur sincère ne peut croire qu’un principe supérieur, qu’une matrice de lumière, ordonnerait le meurtre et la séparation.
La différence entre religion et spiritualité
La religion est une structure, un cadre façonné par les hommes. Elle transmet des dogmes, des règles, une manière d’organiser la foi. Mais selon qui la transmet, selon les influences de l’éducation ou les ambitions des institutions, elle devient un instrument de pouvoir, de haine et de manipulation des peuples. La spiritualité, elle, s’enracine dans l’expérience intérieure, dans cette conscience simple et profonde que nous venons tous d’une même source et que nous sommes liés par un souffle commun. La religion peut séparer ; la spiritualité relie. Là où les dogmes s’épuisent, la spiritualité s’élève : elle invite à aimer, à respecter, à accueillir sans condition.
L’humanité comme une seule famille
Une mère qui donne naissance à deux enfants ne leur dirait jamais : « Détestez-vous, combattez-vous, détruisez-vous. » Elle les porte dans le même ventre, les nourrit du même sang, et les accueille avec le même amour. Il en est de même pour l’humanité : nous partageons tous la même matrice de vie, la même chair fragile, les mêmes besoins essentiels. Pourtant, des murs invisibles nous séparent, dressés par les influences de l’éducation, des traditions ou des croyances imposées. Mais au-delà de ces barrières, nous restons frères et sœurs. La haine n’est pas naturelle : elle est apprise, transmise, fabriquée. Retrouver la conscience que nous formons une seule et même famille, c’est commencer à guérir ce monde fracturé.
La bienveillance comme voie spirituelle
Être bon, ce n’est pas obéir à un dogme, c’est choisir d’être juste. Être juste, ce n’est pas juger, c’est agir avec bienveillance. Et la bienveillance, c’est ce simple questionnement intérieur : « Ce que je fais à l’autre, aimerais-je le vivre moi-même ? » Si chacun cultivait cette réflexion avant d’agir, la guerre, la haine, l’injustice perdraient leur racine. La véritable spiritualité n’est pas dans les grandes proclamations, mais dans les gestes quotidiens, dans l’attention sincère portée à celui qui croise notre chemin. Elle se construit dans le respect, dans l’écoute, dans la tendresse des actes qui soulagent et apaisent. La bienveillance n’est pas faiblesse : elle est la force de celui qui choisit la paix là où le monde propose le conflit.
Conclusion : Et si c’était ton frère ?
Imagine un instant qu’à la maternité, une inversion se produise. Tu élèverais un enfant que tu crois être le tien, avec tout ton amour, ta tendresse, ton instinct de protection. Et si, des années plus tard, tu découvrais qu’il n’était pas de ton sang ? Ton amour aurait-il été moindre ? Non. Parce que ce qui compte n’est pas l’origine mais le lien, la conscience que chaque vie confiée à nos bras est sacrée.
En tant que femme, en tant que mère, je pose cette question à toutes celles qui donnent la vie : n’avons-nous pas le devoir d’enseigner à nos enfants l’amour plutôt que la haine ? Nous sommes les matrices, les passages par lesquels l’humanité se perpétue.
Si chaque mère avait transmis la bienveillance avant les dogmes, les haines interraciales, les guerres de religion, les rancunes absurdes n’auraient jamais trouvé de terre fertile.
Depuis l’aube des temps, les religions ont divisé, chacune brandissant ses écrits comme des vérités immuables.
Mais ces textes ont été écrits, réécrits, modifiés par des mains humaines, jamais par celles d’un dieu. Croire aveuglément en des mots anciens, sans se demander s’ils portent réellement l’amour, c’est renoncer à sa propre conscience.
Dieu est un, à l’origine de tout, à l’origine de chacun, et s’il nous regarde aujourd’hui, il doit être bien triste de voir comment sa parole d’amour a été transformée en armes de haine. Il est temps de prouver que nous sommes capables du meilleur, et pas seulement du pire.
Un seul souffle nous traverse, un seul amour nous relie.
Les religions, quelles qu’elles soient, divisent ; la bienveillance, elle, rassemble.
Prenez soin de vous et des autres, même à travers de petits changements.
Ne vous laissez plus enfermer dans des écrits qui attisent la haine : aucun dieu, quel qu’il soit, n’a pu créer l’humanité pour qu’elle se combatte et s’autodétruise.
